C’est toujours pareil à cette période de l’année : la saison se termine, les trophées sont distribués, les pelouses prennent un peu de repos… et les discussions autour du Ballon d’Or s’enflamment. Mais cette fois, le débat a une tournure bien particulière. D’un côté, Ousmane Dembélé, enfin à son top niveau, de l’autre, Lamine Yamal, le gamin génial qui bouscule toutes les certitudes. Et au milieu de tout ça, une compétition qui pourrait bien tout faire basculer : la Nations League. Oui, vraiment.
Honnêtement, difficile de faire plus serré. Ousmane Dembélé a sorti une saison presque parfaite avec le PSG. Il a tout gagné, ou presque : Ligue 1, Coupe de France et la cerise sur le gâteau, la Ligue des Champions. Il a empilé les stats 33( buts, 15 passes décisives) mais surtout, il a été un vrai leader. Celui qu’on attendait depuis longtemps. En face, Lamine Yamal. À seulement 17 ans, il fait déjà partie des grands. 18 buts, 25 assists, une technique qui fait lever les stades et une influence déjà énorme au Barça. Liga ? Gagnée. Copa del Rey ? Aussi. Il n’a "que" manqué la C1, mais quel régal sur le terrain. Franchement, on regarde ses matchs pour se faire plaisir.
À ce stade, vous vous dites peut-être que le Ballon d’Or va se jouer entre ces deux-là. Vous avez raison… mais pas totalement. Car une dernière étape reste à franchir. Et elle pourrait bien tout changer.
On l’a souvent reléguée au rang de compétition secondaire, mais cette année, la Nations League est bien plus qu’un tournoi de fin de saison. C’est l’occasion parfaite pour faire pencher la balance. Parce que le calendrier l’a bien placé, juste avant le verdict. Et parce qu’il y aura du lourd : un Espagne - France en demi-finale, rien que ça. Et si ce match devenait la finale officieuse du Ballon d’Or ? Si Dembélé mettait le feu côté français ou si Yamal décidait d’enflammer le jeu avec la Roja, les votants s’en souviendraient. On parle d’un duel direct, avec une pression immense. Le genre de match qui marque les esprits. Et au moment de glisser un nom sur le bulletin de vote, les souvenirs récents pèsent souvent lourd.
On aurait presque tendance à l’oublier. Et pourtant, Kylian Mbappé n’est jamais très loin dans ce genre de course. Cette saison, il n’a pas eu de bol côté collectif : pas un seul trophée. Mais attention, 31 buts en Liga et un Soulier d’Or européen, ça reste solide. Très solide. Alors imaginez : Mbappé qui claque un doublé contre l’Espagne, qui porte les Bleus jusqu’au bout, qui prend la lumière quand ça compte. Ce serait un scénario parfait pour revenir dans la course. Il faudrait un vrai coup d’éclat, mais il en est parfaitement capable. Et dans un vote, l’élan du moment peut faire toute la différence.
On ne parle pas assez de lui. Désiré Doué a pourtant vécu une très belle saison avec Paris. 15 buts, 9 assists, et surtout 2 buts en finale de Ligue des Champions. Quand on sait que Dembélé est considéré comme favori avec le même palmarès, on se dit que Doué pourrait créer la surprise. Il lui manque sans doute un peu de notoriété, mais une Nations League de haut vol pourrait faire basculer les choses. Tout va dépendre de son rôle avec l’équipe de France. S’il est titulaire, s’il se montre décisif, pourquoi pas ? Le foot a déjà vu plus improbable que ça.
Il n’en fait jamais trop. Pas de coup d’éclat permanent, mais une régularité qui force le respect. Pedri, c’est le joueur qui fait jouer les autres. Moins flamboyant que Yamal, mais sans lui, le Barça n’aurait jamais eu autant de fluidité. Il est respecté, il est écouté, et dans une équipe d’Espagne en quête de stabilité, il pourrait prendre la lumière au bon moment. S’il brille contre la France, s’il tient le milieu à lui tout seul et sort un match de patron, les votants ne pourront pas l’ignorer. On le sait, un bon timing peut tout changer. Et Pedri a encore cette carte à jouer.
On pourrait croire que tout est déjà joué. Mais non. Parce que le vote du Ballon d’Or est humain, avant tout. Ce sont des journalistes, des anciens joueurs, des capitaines, qui votent. Et tous ces gens-là, comme vous, comme nous, ils sont sensibles à ce qu’ils viennent de voir. Un joueur qui brille en juin, c’est un joueur qu’on a en tête en septembre. Et quand les performances sont proches, comme c’est le cas entre Dembélé et Yamal, le dernier gros match vu à la télé peut peser très lourd. C’est là que la Nations League entre en jeu.
Ajoutez à cela l’émotion, les gestes de classe, les buts qui font vibrer les supporters… et vous obtenez un cocktail explosif. La compétition devient alors bien plus qu’un trophée à part : elle devient un critère de vote décisif. À quelques jours des derniers grands matchs internationaux, rien n’est fait. Ousmane Dembélé est en tête, mais Lamine Yamal le suit de près. Derrière, Mbappé, Doué et Pedri n’ont pas dit leur dernier mot. On a rarement vu une course aussi indécise et aussi palpitante.
Et c’est ça qu’on aime dans le football. Ce n’est pas juste une histoire de chiffres, de stats ou de palmarès. C’est une affaire de sensations, de moments vécus, de frissons. Et vous savez quoi ? Ce frisson, il pourrait bien arriver très bientôt… sur un terrain de Nations League.