Dans toute l’Europe, les jeux d’argent sont bien réglementés. Cependant, la France est l’exception à cette règle. Depuis la loi de 2010 qui est apparue en même temps que le marché des jeux d’argent sur Internet, les casinos en ligne sont tout simplement interdits en France. Même si cette loi de 2010 autorise et réglemente les secteurs des paris sportifs, des paris hippiques et du poker en ligne, les jeux de casino ont tout bonnement été exclus de cette loi. En France, il n’est donc pas possible de jouer à la roulette, au blackjack ou encore aux machines à sous.
A l’origine, la France a pris ces mesures pour garantir la santé publique car elle considère ces jeux de casino comme étant très addictifs et représentant un risque pour les joueurs les plus vulnérables. De ce point de vue-là, la France a décidé de prendre le parti des consommateurs et de leur protection et de supprimer cette forme de divertissement qui est trop facilement accessible selon elle.
A l’excepté de Chypre, la France est le seul pays européen qui lutte encore contre la libéralisation des casinos en ligne. Pour ce qui est de ses voisins comme la Belgique ou la Suisse, ceux-ci ont décidé de ne pas interdire les casinos en ligne sur leur territoire mais plutôt de les réguler de manière encadrée.
Malgré que le casino en ligne ait été complètement interdit, la réalité est tout à fait différente. Cette interdiction a vu un marché parallèle se développer avec les années, et ce marché échappe malheureusement au contrôle des autorités du pays ! Certaines estimations ont même évoqué des montants de 748 millions à 1,5 milliards d’euros chaque année qui profitent donc aux casinos étrangers plutôt qu’au gouvernement français. Une autre étude du régulateur français des jeux affirme qu’au moins 4 millions de joueurs français visiteraient chaque jour ces sites illégaux qui sont le plus souvent issus de paradis fiscaux.
Comme vous devez vous en douter, les conséquences de cette décision de 2010 sont plutôt négatives :
Ce constat plutôt négatif et alarmant pose la question d’une éventuelle adaptation de la législation pour 2025 et les années à suivre. C’est en tout cas devenu un réel débat public en France. Et le gouvernement français n’en est pas à son coup d’essai. Il n’y a pas si longtemps, en octobre 2024, dans le cadre d’un projet de loi de finances pour 2025, le gouvernement français a déposé un amendement pour autoriser et réguler les activités des casinos en ligne.
Suite à cette nouvelle proposition faite en octobre 2024, plusieurs acteurs ont immédiatement réagi et se sont opposés au projet. Les premiers mécontents sont les casinos physiques qui se sont exprimés via le syndicat des casinos de France. Ceux-ci sont inquiets par rapport aux répercussions qu’il pourrait y avoir sur leur propre activité. Selon eux, une régulation du secteur entrainerait la disparition d’un tiers des établissements physiques français, et par conséquent la perte de 15.000 emplois. Cet avis est contesté par l’AFJEL qui affirme que réguler les casinos en ligne n’aurait pas d’impact sur les casinos terrestres puisque certaines expériences réelles, comme celle du Portugal, démontrent que cela n’a pas été le cas.
Ensuite, certaines associations qui luttent contre les addictions ont également tiré la sonnette d’alarme sur les risques. Ils assurent qu’un casino en ligne serait 2x plus addictif qu’un établissement physique, parce qu’il est plus accessible et à tout moment.
Malheureusement, face à ces diverses oppositions, il a finalement été décidé de mettre fin à l’amendement fin octobre 2024. Cela ne veut pas dire que le projet est terminé, mais qu’il est important de prendre le temps de discuter avec toutes les parties et d’être certain de ne pas pénaliser les casinos physiques.
Comme vous l’avez compris, le débat reste ouvert en France. A ce jour, les casinos en ligne sont toujours interdits en France, mais il y a de l’espoir pour l’avenir et le retrait de l’amendement ne doit pas être pris comme un arrêt du projet mais plutôt comme un report à une date ultérieure !