C’est désormais officiel : les paris hippiques Zeturf sont disponibles sur la plateforme Parions Sport en ligne. Depuis le 1er juillet 2025, FDJ United, nouvelle identité de la Française des Jeux, intègre pleinement Zeturf à son écosystème numérique. En quelques clics, les turfistes peuvent désormais miser sur les courses depuis un espace unique. Mais derrière cette nouveauté, c’est une bataille bien plus large qui se joue. Et un acteur historique du secteur regarde tout ça d’un œil inquiet : le PMU.
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Difficile de ne pas voir dans cette opération une stratégie bien ficelée. En rachetant ZEturf et ZEbet en 2023, la FDJ a clairement montré qu’elle comptait élargir son offre de jeux. Et avec cette intégration Zeturf Parions Sport, elle passe à la vitesse supérieure. Finis les comptes séparés, les interfaces différentes : tout est désormais regroupé sous une seule bannière. Pour les habitués de Parions Sport, rien ne change… ou presque. Une nouvelle section « courses » fait son apparition, mais l’expérience utilisateur reste la même. En revanche, les clients de Zeturf, eux, ont été redirigés automatiquement vers la plateforme de la FDJ. Une manière d’unifier les forces sans perdre de joueurs en route.
Ce rapprochement simplifie beaucoup les choses pour les parieurs. À l’image de ce que font déjà Betclic, Unibet ou le PMU, FDJ United propose désormais sur une seule et même plateforme : les paris sportifs, le poker, et les paris hippiques Zeturf. Le modèle « tout-en-un » séduit de plus en plus, surtout chez les joueurs qui ne veulent plus jongler entre plusieurs sites. En s’ouvrant totalement aux paris hippiques en ligne France, la FDJ ne vient pas combler un vide. Elle vient clairement chercher des parts de marché. Et ce marché, c’est encore aujourd’hui le terrain du PMU. Ou du moins, ça l’était.
Le géant historique des courses hippiques vit des jours compliqués. Depuis l’ouverture des jeux d’argent en ligne en 2010, sa part de marché ne cesse de reculer. Et l’année 2024 n’a rien arrangé, avec une baisse des mises de 2 % et des revenus inférieurs aux attentes. En parallèle, la FDJ ne cache pas ses ambitions. Elle veut devenir un acteur complet, européen, et surtout incontournable. Alors forcément, ça coince.
La fusion Zeturf FDJ fait grincer des dents, au point que le PMU a décidé de sortir les griffes. Une plainte a été déposée en mars 2025 devant le Tribunal des activités économiques de Paris. En ligne de mire : des pratiques jugées déloyales dans la gestion des rapports de gains. Le PMU réclame 125 millions d’euros à ZEturf pour avoir modifié, après la clôture des paris, les taux de redistribution promis. Une méthode totalement proscrite en pari mutuel.
En pari mutuel, tout repose sur la transparence. Les joueurs misent sur une course, les cotes se fixent en fonction du total des mises, puis les gains sont distribués. Point final. Modifier les rapports une fois la course terminée revient à changer les règles du jeu après coup. Le PMU accuse donc ZEturf d’avoir, à plusieurs reprises, rehaussé ses gains a posteriori pour paraître plus généreux que son concurrent. Une manière d’attirer les parieurs en leur promettant des retours plus élevés. Mais ce procédé, s’il est prouvé, fausse complètement la concurrence. Et c’est justement ce que le PMU entend faire reconnaître en justice.
Depuis l’intégration de Zeturf, la FDJ s’empare d’environ 20 % du marché des paris hippiques en ligne France. Ce n’est pas anodin. Ce chiffre place FDJ United en position de challenger sérieux face au PMU. Et surtout, il lui permet d’asseoir une offre complète que peu d’acteurs sont aujourd’hui capables de proposer. Du côté des turfistes, le changement est palpable. L’interface Parions Sport gagne en richesse, en simplicité, et en accessibilité. Le turf, longtemps resté un univers un peu à part, trouve ici une place plus moderne, plus digitale, mieux intégrée à l’ensemble des jeux en ligne.
Pour l’instant, le PMU garde la main sur les points de vente physiques. Mais en ligne, les cartes sont en train d’être rebattues. Cette offensive de la FDJ pourrait marquer un tournant décisif, surtout si les jeunes générations de joueurs se tournent naturellement vers les plateformes les plus complètes et les plus intuitives. L’enjeu, ce n’est pas seulement la guerre entre deux marques. C’est toute la filière hippique qui est en jeu. Moins de mises, c’est moins de retombées pour les éleveurs, les entraîneurs, les jockeys. Si la FDJ capte une partie de la manne sans la redistribuer de la même manière que le PMU, l’écosystème tout entier pourrait vaciller.
Le contentieux juridique ne sort pas de nulle part. En 2023, lors du rachat de Zeturf, le PMU avait déjà saisi le Conseil d’État pour contester la décision de l’Autorité de la concurrence. Finalement, il s’était désisté. Mais l’hostilité était bien présente. Aujourd’hui, c’est une nouvelle étape dans le bras de fer entre deux visions du pari. D’un côté, le PMU défend un modèle ancré dans la tradition, avec des règles strictes et une redistribution encadrée. De l’autre, FDJ United avance à grands pas vers un modèle plus agile, plus numérique, plus international.
Le litige des 125 millions d’euros demandés par le PMU pourrait faire jurisprudence. D’autres opérateurs, qui soupçonnent les mêmes pratiques chez ZEturf, pourraient se manifester à leur tour. Et même si le PMU reste le seul à agir en justice pour l’instant, il n’est sûrement pas le seul à surveiller les mouvements de FDJ United. Dans ce contexte, la régulation du secteur devient plus cruciale que jamais. Pour suivre les évolutions légales et concurrentielles dans les jeux d’argent en ligne, la page officielle de l’ANJ (Autorité Nationale des Jeux) est une ressource incontournable.
Ce qui est certain, c’est que la page qui s’ouvre depuis le 1er juillet 2025 n’est pas une simple actualité de plus. C’est une transformation en profondeur du paysage hippique en France. En proposant désormais les paris hippiques Zeturf dans son offre globale, la FDJ bouscule un marché qui semblait jusque-là bien verrouillé.
Le PMU pourra-t-il riposter ? FDJ United est-elle en train d’imposer un nouveau standard du jeu en ligne ? Et surtout, les parieurs suivront-ils ? Les mois à venir nous diront si cette course, lancée à grande vitesse, accouchera d’un changement durable dans la façon de jouer… et de gagner.